SITE EN FRICHE - NON VISITABLE

A partir des fouilles et des archives, voilà une interprétation du site d'Essalois :

Les différentes enceintes :

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Le système défensif est constitué de deux fortifications successives :

E1- La plus vaste, ceinture la totalité de la surface de l’oppidum.

E2- Une enceinte plus petite, longue de 400 m, délimite une surface de 6,5 hectares au sommet du plateau. On y a découvert 3 "portes" (P1, P2, P3)

E3- Une 3eme zone avait été mise à jour, au coeur de l'oppidum, sorte de dernier bastion défensif.

Chronologie :

  • -170 av JC : Le site est avant tout un Oppidum de défense

La date de début d'un habitat organisé est située vers -170 av JC.

Au départ, Essalois est un oppidum de défense qui abrite un certain nombre d'activités artisanales dont la forge, le travail du bois et du cuir, une fonderie de bronze, et entretient des relations commerciales avec Massalia, limitées à l'importation de petites quantités d'amphores vinaires.


Cette activité commerciale va stagner aussi longtemps que la vallée du Rhône restera sous le contrôle des Arvenes et de leurs alliés. Essalois, place forte des Ségusiaves, clients des Eduens, subit les conséquences de la rivalité politique Eduo-Arverne.

La population sédentaire vivote sur l'Oppidum, dans un habitat permanent restreint.

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  • -110 av JC : Le site devient un Oppidum de commerce.

Environ une décennie après la défaite Arverne à Bollène (-121), on constate un afflux d'amphores originaires de la Campanie du nord et du Latium du sud.
La raison d'être d'Essalois change : il devient un Oppidum de commerce.

C'est donc vers -110 que l'implatation générale et les structures typiques de l'habitat sont mises en place.

Entre le rempart principal et le début des habitations, il a été réservé une zone libre, d'environ 32 mètres, qui est stérile.
Cette zone libre a deux raisons : Les 32 mètres correspondent à la distance de sécurité pour ne pas être atteint par les javelots des assaillants.
De plus, cette zone permet de concentrer très rapidement, sans obstacles, les troupes de défense.

Les 22 hectares militairement défendables se répartissent ainsi :
- 3 ha réservés en zone libre,
- 3,5 ha utilisables pour l'habitat à l'intérieur de l'enceinte principale,
- 15,5 ha pour l'accueil.

L'expansion maximale de l'habitat se situe juste après la guerre des Gaules. Ce qui pourrait s'expliquer par le fait que César a accordé aux Ségusiaves, à cette époque, le statut de "liberi" favorisant indirectement l'accroissement commercial.

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  • -45 av  JC : début du déclin commercial du site.

Le déclin d'un commerce jusque là fructueux débute à cette période.
En effet, le site commercial est en concurrence directe avec d'autres sites proches, mais qui, eux, sont dotés d'une adminstration Romaine : Feurs, Roanne.
Avec le déclin du commerce, le reste de l'artisanat et des habitations suit le même mouvement.
La belle époque est terminée.

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  • -25/-20 av JC :  abandon brutal du site incendié.

Vers -25/-20 av JC, c'est l'abandon brutal du site, qui serait dû à un conflit résultant de 3 faits simultanés :
- le déclin du commerce initié 20 ans plus tôt,
- la fin de la semi-liberté dont avaient profité les peuples de la Comata durant la guerre civile à Rome
- les charges d'impôts nouveaux, accompagnés des méthodes de contraintes typiques de l'administration romaine (extorsion financière)

Une hypothèse serait alors que l'administration romaine aurait incendié les habitations du site en représailles de non-paiement d'un impôt.

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Mode de construction et répartition de la superficie :


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Les habitations étaient construites avec un sous-bassement en pierre sèche, et pour le restant on utilisait le bois. [...] La charpente, d'après les dimensions d'une famille de clous de même longueur, était construite avec des chevrons de 6x6cm.

Les tracés sont rectangulaires et la ruelle présente la particularité d'être presque parallèle au rempart principal, le long de son parcours. Une partie des pièces d'habitations étaient adossées à cette ruelle, d'autre part des cours et des couloirs y débouchaient. Les cours permettaient de passer d'une maison à l'autre, la circulation était différente de ce que nous pratiquons actuellement. La progression à l'intérieur de la zone habitée de l'oppidum ne suivait pas un principe géométrique défini et rigoureux.

Bien que les constructions aient été disposées de préférence aux endroits de moindre pente, le terrain est très rarement plat. Les différences de niveaux ont été compensées au mieux par un système de cours, l'une haute, l'autre basse, réunies par un plan incliné. Les pièces d'habitations situées en contre-bas sont protégées par un drain, constitué de pierres de même calibre, laissant des vides, et recouvert finalement, par une couche d'argile bien tassée, qui, en certains endroits, conserve encore de nos jours son efficacité.

Superficie des pièces les plus grandes : 15 à 20m².

 Que reste-t-il de l'Oppdium d'Essalois ?

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Le site a été l'objet de nombreuses fouilles. Que ce soit par les Oratoriens lorsqu'ils étaient installés à Notre-Dame de Grâce, ou pendant les 3 épisodes de fouilles plus récentes (1866-1886, 1913-1946 et 1959-1979)

Il a été découvert au fil des siècles :
- des céramiques : amphores, vases, urnes, terrines, jattes, bols, assiettes..
- des objets en fer : hameçons, burins, couteaux, rivets, clés, serpe, poinçons, couteau à raser...
- des objets en bronze : aiguilles, anneaux, sonde de chirurgien
- un grand nombre de pièces de monnaies

Les fouilles étant terminées, le site n'est plus accessible, utilisé pendant des siècles pour fournir des pierres aux constructions, ou à l'inverse en lieu de stockage de gravats. La nature a repris le dessus, laissant les ronces conserver les ultimes secrets de ce lieu historique.
Il est fortement déconseillé de s'éterniser sur le site : de nombreux puits profonds sont encore ouverts, rendant dangeureuses les promenades.


Sources :
"Oppidum d'Essalois Campagne de Fouille 1959-1979" - JP Preynat
Musée de La Diana © La Diana (Montbrison)
Abbé Prajoux : Notes et documents sur Chambles